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Interview de Brice Donischal - Vainqueur du Trophée des Vosges 2010


Bonjour Brice. Ca y est, c'est fait ! 2010 aura été la bonne. Après de nombreux podiums (2ème en 2007 et 2009, 4ème en 2008), tu inscris ton nom à la 31ème édition du Trophée des Vosges, challenge des courses en montagne du massif Vosgien, avec un excellent score de 2,72 points pour 6 courses. Le Trophée des Vosges a-t-il été ton objectif de l'année ?

C’était bien un des objectifs de l’année. Le Trophée des Vosges, comme beaucoup, me tient à cœur. Cet ensemble de courses rassemblant les amoureux de la montagne avec un classement permettant de mieux connaitre les coureurs de la région est une formule géniale qui donne à l’esprit sportif ses lettres de noblesse. C’est une grande joie de le remporter cette année.




(Photo : N. Fried)

Comment s'est passée cette saison ? Le leader a mis du temps à se montrer. Si tu étais le mieux placé à mi-parcours grâce à ta régularité, tout c'est joué aux Crêtes Vosgiennes, où on a pu assister à une très belle course à distance entre toi et Jean-Marc Discher, qui découvrait le long et semblait le seul à pouvoir encore te prendre le titre. Après ce rendez-vous sur les crêtes, restait pour toi à conclure la 6ème course nécessaire pour être classé au Trophée...

Une saison I D E A L E, pas de blessures, pas de grosses périodes de fatigues, une forme régulière sans pour autant mettre de côté les plaisirs de la vie. Des fourmis dans les jambes quasi chaque week-end et l’envie de se mesurer à chaque fois à une nouvelle concurrence pour progresser. Au niveau du Trophée, Jean Marc a mis du temps à entrer en piste. Omniprésent ces dernières années, il a sans doute eu besoin d’aller arpenter d’autres sentiers alors que s’enchainaient les courses sur le massif. Je le comprends. Sur 7 courses du Trophée, il n’y a que la ronde des Charbonniers que j’ai faite pour être sûr de boucler le Trophée. Du reste, j’avoue ne pas avoir calculé. Comme beaucoup, c’est l’envie de participer à une belle course qui m’a guidé. En ce qui concerne le dénouement sur les Crêtes, je ne te contredirai pas, je suis bien trop amoureux de cette course pour en euphémiser l’intérêt.



Les années précédentes, les courses courtes de montée pure étaient ton principal point faible. A voir tes résultats cette année, victoire d'abord au Horhodberg (devant O. Miclo), 2ème au Molkenrain (derrière G. Schmitt), 25ème aux Frances de Montagne (derrière O. Miclo et JM Discher) et surtout en fin de saison encore des victoires au Hohlansbourg, puis au Ballon d'Alsace (hors Trophée des Vosges) devant Régis Roux, semblent confirmer que tu as travaillé et beaucoup progressé dans cette discipline particulière. On t'a aussi vu sur des courses sur route à la recherche de ton record sur 10km. Ce travail de vitesse t'a-t-il aussi permis de t'améliorer dans les cotes ?


(Photo : N. Fried)

Quel bosseur, tu fais de moi ! La côte est toujours mon gros point faible. Je rêve souvent d’Olivier, à le voir bondir comme un chamois quand la pente se fait raide, mais pouvoir dérouler une foulée efficiente et aérienne à la Békélé m’attire également. Nous avons tous des profils différents. Travailler ses points faibles mais ne pas négliger ses atouts : Les grimpeurs en cyclisme rencontrent les mêmes problèmes en contre la montre… Le débat est trop important pour s’y lancer maintenant. Il faut noter simplement que mes Frances ont été médiocres et que je fais beaucoup de courses dans une année (22 jusqu’au 31 octobre). Concilier un entraînement spécifique et se faire plaisir sur les courses que l’on aime est difficile.

La vitesse sur les 10km m’a évidement beaucoup apporté. Courir des 10km route avec Michel (Juillard) notamment m’a permis d’apprendre à gérer, à me dépasser à sentir le moment opportun : c’est passionnant lorsqu’on a les jambes. Je me suis également entraîné en montagne avec Bastien Poirrier. Skieur de fond Belfortain du SCM Ranspach, il ne manquera pas cette année de briller sur les courses internationales. A suivre… Pour ma part, j’ai encore à apprendre car j’ai tendance à préférer la confrontation directe (Jeff Bonbenger appelle cela le côté « warrior »). C’est peut-être pour cela que je n’ai pas encore trouvé le record tant recherché… Si tu le vois pense à moi ! Pour le reconnaître : Easy ! Il porte le 3 de trente et le 1 de une.



On a pu lire dans la presse (DNA du 4 octobre 2010 ) que tu regrettais le manque de concurrence cette année sur le Trophée. "En tête, on voit bien que la bagarre est moins importante qu'il y a quelques années. Olivier Miclo et Grégory Schmitt ne sont pas inscrits. Des mecs comme Fabien Brunner pourraient aussi jouer le général mais ne s'alignent pas. C'est un peu dommage : 6 courses, ce n'est pas si lourd que ça". Peut-être que justement si. Vu le niveau si relevé, il n'est plus possible de vouloir jouer sur le plan national et régional ; pas le droit de se blesser, il faut pouvoir être régulier sur la saison et réussir à faire 6 courses dans les 3 catégories. Enfin, avoir le temps d'enchaîner les séances d'entrainement malgré le travail. Tout cela doit rendre, à mon avis, le Trophée des Vosges vraiment difficile à remporter et cela valorise les victoires de tous ceux qui ont gagné ce challenge jusqu'à présent.

Question très intéressante, elle comporte différents niveaux de réponse. Excusons simplement tout d’abord la formule « Des mecs comme Fabien Brunner » auquel j’ai pensé puisqu’étant proche de Turckheim où il avait brillamment gagné « les hauts de Turckheim ». Il y a beaucoup de coureurs en mesure de hausser le niveau du Trophée : Greg Schmitt, Manu Legrand, Olivier Miclo, Fabien Brunner, Michel Juillard, Charles Vanson… et tous ceux que j’ai oublié mais que j’encourage à me le rappeler. Il est vraiment dommage de ne pouvoir voir ces coureurs figurer au Trophée. Dans une saison, il y a plusieurs objectifs, toutes les courses ne peuvent pas devenir des objectifs prioritaires. C’est en cela que je persiste à dire que 6 courses réparties sur 8 mois, ce n’est pas grand-chose.
(Photo : N. Fried)

Néanmoins je comprends ta position, et j’espère que tu ne manqueras pas de la signifier à l’AG du Trophée des Vosges. Avec la multiplication des courses hors stade, l’engouement pour les trails et les épreuves de portée nationale et internationale et la hausse du coût de la vie, il va peut-être falloir songer à moderniser le Trophée :
  • Permettre à chacun de finir son Trophée sans faire l’impasse sur d’autres courses ; je pense qu’1 course de chaque catégorie plus 1 autre au choix favoriserait l’ouverture sur d’autres expériences des coureurs
  • Permettre à chacun d’être assuré de participer à une belle course ; Je pense notamment à une charte de qualité dispensant le Trophée des Vosges des courses coûteuses, sans attrait, à l’organisation hasardeuse et aux longs discours insipides précédents une remise des prix sans fin.
  • Enfin, il ne faut pas perdre de vue que les animateurs du Trophée, ce n’est pas seulement le top ten. Il y a 200 coureurs inscrits au Trophée. Ce sont eux qui transforment une petite manif en un superbe défi sportif ; leurs déplacements et leurs investissements doivent être valorisés.



Coureur, tu sembles aussi vouloir t'investir et soutenir des courses, comme le marathon du Ballon d'Alsace que tu as remporté par 2 fois (2008 et 2009) et qui a été annulé cette année. Une nouvelle structure est entrain de se monter pour redonner vie à cette très belle course de montagne.


(Photo : N. Fried)

Le Marathon du Ballon d’Alsace est la première course qui m’a donné goût et envie de m’investir dans la course de montagne. Cette année, elle n’a pas eu lieu mais ce n’est que pour mieux rebondir l’année prochaine. Le rendez-vous est pris pour les amoureux du 42 qui auront le plaisir de partir du Hundsruck pour arpenter à nouveau le GR jusqu’au sommet du Ballon d’Alsace (oui, oui on passera bien au sommet). Ils auront la surprise de ne plus descendre sur Masevaux par le gros chemin, mais en restant sur des petits sentiers roulants dévoilant milles petits coins de paradis sauvages. 42 km sans bitume, un vrai marathon, un vrai trail…Il sera rebaptisé le « Maratrail du Ballon d’Alsace ».

Mais il y a encore mieux. Comme aux Crêtes, sera également organisé un semi maratrail plus accessible de 21km ainsi qu’un circuit de Nordic Walking de 11km qui ne gênera pas les coureurs. Ce 21km, sans bitume également, sera au départ de Masevaux et permettra de découvrir la piste du Schlumpf ainsi que le Ballon d’Alsace et la vallée de la Doller depuis sa naissance. Les cadeaux, la restauration, les ravitaillements éco-responsables... Tout a été repensé par un comité reconstitué auprès d’un nouveau président hyperactif des responsabilités dans le monde de la course à pied : Gérard Mergy



Tu habites Belfort, où un nouveau Trail verra bientôt le jour. Peux-tu nous en parler ?

Le Belfortrail, je n’ai pas encore d’enfant, c’est donc mon bébé… Mais on est plusieurs à le porter, tout seul je n’assumerai pas. De Belfort, les coureurs connaissent souvent le semi marathon du Lion et la montée du Ballon d’Alsace alors que le territoire regorge de sentiers formidables et surtout depuis la ville. J’en sais quelque chose j’habite vieille ville. 3 déclinaisons à ce trail :

  • Un trail de 50km avec 2000m de dénivelé au départ de Belfort. Nous suivrons les fortifications, puis nous gravirons le terrain de jeu des montagnards belfortains : « le Salbert ». S’en suivra un parcours vallonné, jalonné d’étangs, de forêts et de points de vue, pour gravir le Ballon d’Alsace par la Planche des Belles Filles et l’étang des Belles Filles. On a ça aussi dans le Territoire. L’arrivée se situera à Giromagny où une belle infrastructure nous est mise à disposition ;
  • Un relai par 3 sur ce même parcours, où il n’est pas nécessaire d’avoir une équipe homogène. Le premier se limitant à franchir le Salbert, le suivant se lançant à l’assaut du Ballon d’Alsace et le troisième relayeur effectuant la réjouissante descente sur Giromagny ;
  • Un beau 20km au départ de Giromagny, qui ne doit pas être pris à la légère. 1000m de dénivelé avec 2 montées : la Planche des Belles Filles franchie, c’est au Mont-Jean de contenter les cuisses insatisfaites.



Tu es licencié au CMC (Colmar Marathon Club), un club très présent avec 3 organisations de courses (Turckheim, Bollenberg et Marcaires), mais aussi avec d'excellents résultats par équipe (cross, relais du houblon, tour d'Alsace). Pour un sport jugé individuel, la course à pied et l'athlétisme en général peuvent finalement aussi être perçus comme un sport collectif...

C’est un monde ce club, il réussit à rassembler des coureurs très différents mais tous amoureux de la discipline et ouverts aux autres. Si l’on rajoute à cela la politique de jeunes qui grossissent les rangs d’un club qu’on m’avait annoncé « de vétérans » à l’origine, on comprend le génie de notre président qui conjugue à merveille les énergies positives de ses membres. Les sports collectifs ne sont pas toujours gages d’esprit collectif et de plaisir à se retrouver pour de nouveaux défis, le CMC aujourd’hui ! Si !
(Photo : N. Fried)


Coureur l'été, tu es (comme ton coéquipier Olivier Miclo) aussi fondeur sur la neige l'hiver. Peux-tu nous parler de cette discipline, encore moins médiatisée en France que la course à pied, sauf peut-être lors des JO d'hiver. Quels sont les rendez-vous à ne pas manquer cet hiver ? Existe-t-il aussi un challenge sur différentes épreuves ?

Le ski de fond est une discipline sportive exigeante. Elle est méconnue en France car il est plus facile de noircir des lignes sur les simulations et les multiples coups de pattes que l’on peut effectuer dans une arène où peuvent s’aligner les journalistes et se vociférer n’importe quoi que d’avoir une réelle culture sportive. Le ski n’est pas seul à souffrir de cette inculture sportive française qui réduit le fossé qui sépare l’information de la presse à scandale. Olivier est au Ski Club du Tanet, moi au Ski Club Markstein Ranspach, ce sont deux gros clubs régionaux qui sont tournés vers les jeunes.. Notre objectif est de promouvoir la discipline en entraînant les jeunes à donner le meilleur d’eux même. Tournée vers la montagne et la météo, cette discipline endurcit autant qu’elle structure les jeunes. Le temps est compté car les déplacements sont inévitables pour trouver la neige. La contrainte matérielle pousse à être aussi soigneux qu’organisé car la préparation des skis de fond est indispensable. Enfin, la préparation physique complète permet de faire d’autres sports en été, et il me semble que ça nous réussit bien. Non ?

Les rendez-vous ski de fond à ne pas manquer ? J’invite tous les skieurs débutants ou confirmés à participer à la « Nordique des crêtes » La plus grande course populaire du massif des Vosges à ce jour. Il serait bien que tu mettes leur site en lien sur « l’alsace en courant » car il y a classement combiné Nordique des crêtes-Crêtes Vosgiennes qui n’est pas réservé qu’aux seuls skieurs. Ensuite, non loin de chez nous, il y a la Transjurassienne pour les plus initiés.

Au niveau médiatique, ceux qui ont la chance de recevoir les chaînes allemandes peuvent prendre le café le dimanche en regardant skier les fondeurs, les biathlètes et les combinards… Il est même intéressant de laisser ses gamins à proximité de la télé (c’est moi qui dis çà ? rien ne va plus !) car les commentaires allemands sont de qualité tout comme les images qui demeurent sans parti pris. Si avec ça les superbes parents sportifs et amoureux de la nature ne licencient pas leurs enfants au SC du Tanet ou au SCM Ranspach, je ne comprendrais pas. Plus sérieusement, monter au Markstein pour aligner les kilomètres de ski de fond n’apporte que de bonnes choses.



Quels sont tes prochains objectifs ? Quelques courses sur route pour terminer la saison ? Les cross en janvier avec le CMC ? Le ski de fond ?

Objectif repos, un petit tour au marathon de Lausanne1 et sur le 10 d’Héricourt voire au cross de la morraine (qui ne figure pas sur ta liste de courses [NDLR : rajouté depuis. Le cross de la Morraine organisé par le Ski club du Tanet aura lieu à Stosswihr le 14 novembre 2010]). Par la suite, je me laisserai bien tenter par les cross mais l’appel de la neige est souvent le plus fort. Même si le beau Sébastien Isenmann et l’incroyable Olivier Miclo, bien connus des athlètes, skient un ton au dessus de moi, je compte bien rivaliser en jouant mes meilleures cartes sur quelques compets... à suivre donc.


Merci Brice pour cette interview. Nous te souhaitons bonne continuation...

(Photo : N. Fried)
1Le 31 octobre, Brice a participé au Marathon de Lausanne. Pour sa première participation à un marathon route, il termina à la 4ème place en 2h34 après avoir connu, comme tout marathonien, le fameux mur du 30ème kilomètre.

Interview réalisée par Nicolas et Céline Fried.