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Interview de Christian Douté - L'Infernal Trail des Vosges


Bonjour Christian. Nous nous sommes rencontrés en 2005, à l'entrainement, sur le haut du parcours du Festival de la montagne à Barr, course organisée par Philippe Oumedjkane avec les coureurs du Piémont de 2005 à 2007. On a ensuite fait ensemble toute la descente ; sympathique rencontre entre coureurs. Peux-tu te présenter ?

Vétéran 3 depuis peu, je suis, ce qu'on appelle un Baby Boomer, né en Normandie juste après la guerre, il y a donc 60 ans. Je suis venu en Alsace en 1968 pour y étudier à l'école hôtelière, et j'y suis resté grâce à une charmante alsacienne qui passait par là, et qui est toujours ma principale supportrice. Je profite de cette interview pour la remercier de sa patience et de son abnégation car tous les compétiteurs, s'ils sont honnêtes, doivent reconnaître que çà n'est pas toujours simple d'avoir un conjoint très sportif.

J'ai donc travaillé surtout en Alsace pendant 42 ans dans l'édition et la restauration, et je viens juste de prendre ma retraite. Inutile de dire que c'est plus simple pour l'entraînement.




Au Hohrodberg

A 60 ans, tu ne débutes pas dans la course à pied, ni dans le sport "out-door". Quel est ton parcours sportif ?


Guillaume, le fils.

Je n'ai débuté la course à pied qu'à 46 ans, après avoir pratiqué le hand-ball et l'athlétisme (saut en hauteur), jusqu'à un bon niveau régional et quelques podiums en championnat de Normandie.

Je me souviens d'ailleurs que je détestais le cross et les courses de fond. J'ai également pratiqué le basket à Ostwald pendant 10 ans, tout en pratiquant en famille avec mon épouse et notre fils Guillaume tous les sports de montagne possibles : ski, escalade et alpinisme haute montagne.

C'est d'ailleurs grâce à la montagne que je suis venu à la course. En effet lors d'une ascension du Mont-Blanc avec mon fils Guillaume, nous avons du renoncer vers 4500 mètres à cause, entre autres, d'un manque de condition physique foncière. Sur la proposition de mon fils (comme quoi nous les parents devrions un peu plus écouter nos enfants !), nous avons attaqué un entraînement bien structuré pour pouvoir avant tout, faire cette ascension du Mont-Blanc, que nous avons d'ailleurs réussi en duo et de nuit, l'année suivante. Comme quoi, l'entraînement ça paye !

Bref, la forme étant là, et toujours sur des propositions de mon fils, nous nous sommes lancés sur toutes les courses régionales et nationales du 5km au marathon. Premier Marathon BUDAPEST grâce à Ève originaire de Hongrie et qui est devenue l'épouse de Guillaume. Mais la nature nous manquait, et mon fils m'a entrainé sur les courses du Trophée des Vosges.

Là, le virus s'est installé définitivement et il n'y a pas de traitement !



Tu es un fidèle du Trophée des Vosges. Tu es l'un des rares à avoir participé sur une année à l'ensemble des courses du Trophée (environ 20 courses de 8 à 42km, presque chaque week-end).

Le Trophée des Vosges est composé d’épreuves formidables qui permettent à chacun de s'exprimer dans un super esprit. Pour moi, j'ai très vite compris que les podiums n'étaient pas pour moi, en effet, les champions vétérans de l'époque comme maintenant d'ailleurs, se battent pour des classements scratch, il n'y a qu'à regarder Pascal Goepfert par exemple.

À 50 ans, l'âge que j'avais à ce moment, tu connais ton corps, tes capacités, avec un moteur de 2 CV tu ne peux te battre avec une Ferrari. Mais tu peux te faire plaisir autrement, si ce n'est que par le bonheur de pouvoir courir dans des paysages magnifiques, de lever un chevreuil au détour d'un chemin, voire un chamois dans le Hohneck.

Comme j'aime les défis et avec l'aide de mon fils et de mon épouse, j'ai décidé de me faire mon propre podium en terminant toutes les courses du Trophée, ce qui ne s'était pas fait, à ma connaissance, par un vétéran 2 à l'époque. J'ai adapté mon entraînement pour éviter les blessures liées au surentraînement et ça a marché.



En septembre dernier, tu as participé à L'Infernal Trail des Vosges, long de 72 km. Peux-tu nous parler de cette course ? Et de ta course ?

Du Trophée des Vosges au trail longue distance, il n'y a qu'un pas que tu peux franchir avec la course des crêtes pour commencer.

Avant l'infernal j'ai couru de nombreux trails nationaux et internationaux - trail des lacs, trails des roches, grand défi des Vosges, trail des aiguilles rouges, trail des allobroges, Sierre Zinal, grand trail valdigne, CCC Chamonix, etc. Chaque trail à son originalité;

L'infernal a ceci de particulier qu'il n'est jamais trop difficile car c'est une suite incessante de petites montées et de descentes, et il en faut pour faire 3000 Mètres de D+, avec obligation de concentration constante pour recherche d'itinéraire (fort bien balisé par ailleurs) mais çà monte, ça descend, ça part à gauche, ça part à droite ça n'arrête pas, on ne s'ennuie pas.

L'organisation est parfaite avec des bénévoles aux petits soins comme d'ailleurs dans tous les trails vosgiens et alsaciens et, chose importante pour un trail de 72 KM les barrières horaires sont bien calculées et permettent aux vétérans 3 et 4 de terminer sans se mettre dans le rouge.

Pour moi j'ai géré ma course comme d'habitude, départ très sage de nuit à 3 H du matin sans tenir comte de l'excitation générale liée à l'immense feu de camp et au magnifique feu d'artifice offert au coureurs au départ (du jamais vu). Pendant la nuit il fallait être très concentré et suivre le balisage fluo, d'autant plus que tu n'as aucun repère, tu ne vois pas les coureurs, tu aperçois seulement quelques frontales, tu as l'impression d'être seul au monde, j'adore ça, si bien que j'ai du me déconcentrer au petit matin et je me suis égaré.
Le temps de faire demi tour et le serre file était déjà passé et je m'en suis rendu compte en revenant sur lui et les derniers concurrents quelques kms plus loin.

Un peu fâché par cet avatar, j'ai allumé le turbo pour remonter 1 à 1 pas mal de coureurs moins frais que moi.

Comme mes barrières horaires étaient très bonnes, je savais que j'étais dans le coup, mais je ne pensais pas au podium.





Départ 3h du matin.



Tu termines sur le Podium des V3. Une belle satisfaction.


Podium Infernal Trail
Très heureux, d'autant plus que c'était inattendu. En vieillissant on pourrait croire que la motivation et l'esprit de compétition diminue, c'est un peu vrai, car on ne va pas se mettre dans le rouge pour un podium comme on peut le faire plus jeune, mais en même temps, quand tu vois un cheveu gris devant toi, tu accélères pour le passer.

Cela dit, ça reste anecdotique car les vétérans 3 ne représentent plus que 3 % du peloton, hélas, nous sommes des survivants avec les vétérans 4. En outre, il faut aussi constater que certains organisateurs de trail durcissent les barrières horaires en sachant pertinemment qu'ils pénalisent en premier les plus âgés qui ne viennent plus pour être éliminés au premier contrôle. Quand on voit que des jeunes bien préparés, en pleine force de l'âge, sont éliminés par ces barrières trop serrées, on peut s'interroger? Ce n'est pas le cas des trails alsaciens et Vosgiens que j'ai tous couru, et qui respectent l'âge d'or, merci aux organisateurs. Cette réduction des barrières horaires est en plus très pernicieuse car elle vient dégrader l'esprit trail qui consiste entre autres à ne jamais laisser un coureur en difficulté seul dans la montagne.

J'ai malheureusement pu constater à plusieurs reprises lors des trails alpins que des coureurs, visiblement en difficultés étaient dépassés sans un regard, par d'autres concurrents visiblement plus préoccupés par les barrières horaires, que par la défaillance d'un coureur.

Personnellement alors que je suis souvent limite, je m'arrête systématiquement, et prend le temps d'aider, mais malheureusement, j'ai du plusieurs fois me battre et m'énerver aux contrôles pour expliquer ces incidents de course m'ayant retardé. Des barrières horaires un peu plus souples éviteraient ce genre de problème, même si cela doit créer quelques problèmes d'organisation.



Pour finir, quels conseils donnerais-tu aux jeunes et aux moins jeunes qui souhaitent se lancer dans le Trail et la course à pied en montagne ?

Avant tout, qu'on soit jeune où moins jeune, il, faut aborder la montagne progressivement. Avant d'aborder le long et le très long, commencer par le Trophée des Vosges, est une excellente école car ça permet d'apprendre la gestion de l'effort avec des courses variées.

L'entraînement doit impérativement comporter un travail en montée évident mais aussi en descente pour faire travailler les muscles adéquats. Sinon, il faut aussi pratiquer les classiques fractionnés courts et longs en montées et de bonnes séances de fartleck. Et bien sûr au moins une sortie longue par semaine. Quand on aborde le long il faut y rajouter 3 éléments fondamentaux.

  • 1) Le matériel qui doit être adapté et testé à l'entrainement pour éviter de graves complications pendant les courses. Un simple frottement d'une couture peut devenir une raison d'abandon au bout de 30 ou 40 km.(sur un habit ou sur un sac).
  • 2) L'alimentation et l'hydratation. Les quelques ravitaillements disposés le long des parcours ne suffisent pas à assurer l'intégralité des besoins d'un coureur. il faut absolument s'alimenter et s'hydrater régulièrement et tout ceci se travaille à l'entraînement. Savoir ce que l'estomac est capable de supporter est indispensable.
  • 3) Gestion psychologique de l'effort. Dans toute course longue, au bout de quelques heures, une fatigue physique évidente s'installe, accompagnée de moments de doutes où on est proche de l'abandon où de moments d'euphorie. C'est pour cela qu'il est recommandé la progressivité dans les distances pour comprendre et accepter ce genre de phénomène. Seul le vécu compte. Ensuite quand ça ne va pas, on lève la tête, on regarde la montagne et ça va déjà mieux.


Merci Christian d'avoir pris le temps de répondre à nos questions. Nous te souhaitons bonne continuation et continue avec le même esprit à te faire plaisir sur les sentiers de montagne !


Interview réalisée par Nicolas et Céline Fried.