Une épreuve au long court dans cette belle nature du massif Vosgien. Départ de nuit à 03h00, c'est la première des particularités de cette course.
A peine 2 kms de macadam dans la traversée du village et déjà la forêt engloutie les coureurs et les petits sentiers s'enchaînent. Les premières heures
à la lueur des frontales permettent de traverser de belles forêts où l'imagination et le jeux des ombres nocturnes offrent la place à toutes sortes d'imaginations.
Impossible de se perdre, un extraordinaire balisage vous guide (tous les 50m flèche réfléchissante + rubalise).
La seconde particularité est la succession des côtes.
Il y en a 21 de majeures avec parfois des passages à plus de 15% et certaines où les mains sont nécessaires, sans parler des descentes. Parfois roulantes mais
je me souvient aussi de celle où la corde était là pour nous retenir ! Et lorsque au dessus de la descente, le panneau précise Attention danger, ce n'est pas pour le folklore.
Le premier ravitaillement est au kms 26, il faut de fait, déjà une bonne semi-autonomie pour atteindre ce premier point où les bénévoles - comme toujours tellement sympathique
et généreux - vous bichonnent parfaitement. C'est souvent entre le premier et le second ravitaillement au kms 39 que le jour se lève. Alors le décor change, ou tout simplement
se dévoile sous un autre angle. La rosée est marquée dans les prés, la fraîcheur se marque dans les sous-bois proche des ruisseaux. Ce 2° ravitaillement à mi-parcours est aussi
base de vie. Si vous avez au départ fournit votre sac de rechange, il vous attend et vous pouvez vous faire un lifting, adapter votre tenue, votre matériel à vos besoins,
soulager votre sac ou vous alourdir si besoin. Et c'est repartis, toujours en forêt parfois en croisant une route et même de temps en temps en courant sur quelques morceaux
des routes forestières.
Vers le 45° kms, après avoir déjà grimpé plus de 1500m de D+, une partie plus plate mais toujours montante vous permet de pleinement profiter du soleil.
Et que dire de cette longue ligne droite dans un champ bosselé le long d'une petite route rectiligne ... pour un peu avec le soleil qui plombe en plein zénith, votre imagination
devient capable de vous emmenez en plein désert de cowboy le long d'une interminable voie ferrée ... du vrai farwest Vosgien... retour au monde réel, vous arrivez au 3° ravitaillement.
Point de rencontre avec le trail de 160 kms et celui de 30 kms, d'un coup du statut de souvent coureur solitaire avec souvent plus de 6 heures dans les runnings, la foule de coureur
est devenue immense, même si tous les coureurs, n'ont pas, de fait, le même rythme ! Ceux du 30 doublent ceux du 72 avec respect, encouragements et salutations. Ceux du 72 et du 30
doublent ceux du 160 avec grand respect et profonde admiration et encouragements. Nous sommes dans la dernière partie, moins de 20 kms avant la fin.
Puis vient le dernier ravitaillement
qui signifie a peine plus de 10 kms à encore profiter des ces belles forêts. On s'approche de cette fin tant espérée mais à laquelle on n'a pas envie d'arrivée car cela signifie la fin
de la course, du bonheur (oui, le trail long est probablement un monde pas facile à comprendre !). Tous se déroule encore en forêt, il y a un peu moins de single mais les paysages
vallonnés restent tellement agréables. Et puis, nous commençons à entendre de très loin l'animation dans le stade de départ. Le kms 70 est franchi, une longue descente s'annonce.
D'un coup, nous retrouvons la civilisation, du macadam, des maisons. Nous entendons dans le stade des ovations constantes. Chaque nom est cité que ce soit les coureurs du 30, du 72 du 160.
Les applaudissements sont nourris. Et là, c'est comme à l'arrivée de Paris Roubaix, comme dans les grands marathons qui finissent dans les stades, vous devez encore faire votre tour d'honneur
via une dernière côte. L'ambiance est belle, agréable tout en restant très simple. Une course à vivre.
Texte de William WEISS