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L’UHV (Ultra Hautes Vosges) c’est fait ! Ce fut une très belle aventure, une belle balade intérieure au sein de ce que les Hautes Vosges ont de plus beau.
Je m’y suis perdu (un peu), régalé (beaucoup), souffert (pas trop) et j’y ai surtout découvert énormément de choses.
Je ne sais pas encore si un long récit viendra peut-être raconter tout cela : j’hésite à ne garder que pour moi ce que fut ce grand voyage.
Voici les premières phases que Marc Fegli a posté sur un célèbre réseau social, après son périple de plus de 200 km dans les Vosges réalisé du 17 au 19 juillet 2020. Retour sur ce voyage avec l'ancien gendarme de Gérardmer. |
J’étais inscrit à l’UT4M à la même période. Le Covid a eu raison de cette course. Je cherchais donc une jolie balade à faire. Dans le cadre de mon travail je fais beaucoup de cartographie et par ailleurs j’ai tracé pas mal de courses régionales dont les courses du Trail de la Vallée des Lacs et une grosse partie de l’Infernal 200. Comme j’ai des origines tant vosgiennes qu’alsacienne je cherchais un « truc » qui fasse la synthèse de ce que j’aime dans le massif, à la fois coté vosgien et alsacien. J’ai tracé une boucle de 170km pour 11000D+ qui relie ce que sont (pour moi) les plus beaux spots des Hautes Vosges et puis j’ai eu un déclic en essayant de donner une symbolique à ce voyage. C’est là qu’à germer l’idée de relier les 14 sommets de plus 1300m et tous les lacs ou plans d’eau des Hautes Vosges. Soit 24 lacs et grands étangs. J’en ai ressorti une nouvelle trace de 235 km pour environ 12500D+. Elle part du Lac de Longemer à 5 minutes de mon domicile pour arriver au Lac de Gerardmer. Je l’ai appelé tout simplement "Ultra Hautes Vosges" |
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Comment as-tu vécu ce défi ?Je l’ai vécu on ne peut mieux. Je n’ai jamais considéré cela comme un défi mais vraiment comme une belle balade. Un événement logique à un moment propice. Je dis toujours que l’ultra est une tranche de vie avec ses hauts et ses bas, ses moments de doute et ses bonheurs où ce qui fait avancer sont simplement des moments de pleine vie. Hormis le départ sous la pluie, les conditions météo ont été idéales pour courir et je n’ai jamais eu de vrais moments difficiles. J’ai eu un petit coup de fatigue en arrivant à Mittlach après avoir enchainé sentiers des Roches et descente dans la Wormsa à un rythme assez élevé. Mais retrouver mes parents m’a fait du bien (je suis originaire de la vallée de Munster) et je suis reparti tranquillement sans pression à l’assaut du sommet suivant qui était le Schnepfenried : c’est là que j’ai appris à skier. Et quand j’en traverse les pistes ce sont des tonnes de souvenirs qui ressurgissent et le coup de mou passe comme par enchantement avec le sourire. Mes deux coups de mou les plus importants à savoir au Drumont et au Lac des Corbeaux se sont déroulés un peu dans les mêmes conditions : au Drumont les amis qui m’assistaient m’ont servi une salade de fruits frais qui a fait des miracles et je me suis replongé dans un souvenir de l’infernal 200 où je renaissais au même endroit avant de finir une très belle course. Ou encore le fait de retrouver ma femme au Lac des Corbeaux alors que j’étais accompagné d’un ami avec qui j’ai fait quelques belles courses m’a permis de passer la cap assez facilement (quelques jours plus tard il a lui-même réalisé une traversée du massif par le GR 533). |
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Quelle a été la clé du succès de ton défi ?Les clefs du succès ont été multiples. Au départ je voulais faire cette balade en autonomie quasi complète : en traçant j’avais aussi relevé les passages en auberges, lieux pour dormir, lieux où on peut acheter à manger ou à boire. Mais j’ai vraiment bénéficié d’une assistance de luxe qui fut aux petits soins et d’accompagnants très compréhensifs. En effet je ne voulais surtout pas être accompagné sur l’intégralité du parcours et hormis au début de l’itinéraire j’étais dans ma bulle et ne parlais quasiment plus alors que d’habitude je suis un incorrigible " ultra bavard ". Les autres clefs ont été un super état de forme, la connaissance du terrain, un état de confiance absolument serein... Si c’était à refaire que changerais-tu ?A refaire je ne changerai pas grand-chose : je me suis loupé 2-3 fois : la première en descendant du Klintzkopf vers le Lac de la Lauch : ça faisait un moment que je n’y avais pas été mais ce fut sans conséquence. Par contre lors d’un réveil au milieu de la première nuit à proximité du Belacker je me suis vraiment trompé de sentier alors que c’est un coin que je connais par cœur et où d’ailleurs passe l’infernal 200. J’ai décidé de couper à travers bois pour rejoindre le bon itinéraire : ce fut une vraie connerie et ce de nuit ; alors que j’avais juste à revenir en arrière sur 2km. J’aurai très bien pu me blesser sans possibilité de secours immédiat dans un coin où je n’étais pas censé être. J’aurai dû prévoir ces baisses de vigilance la nuit en m’imposant de quand même afficher la trace sur ma montre au lieu de me fier aveuglément à ma connaissance du massif. |
Quelle sera ton prochain défi ou ta prochaine aventure ?Je ne sais pas trop. J’aime bien prendre comme ça vient. Je suis censé partir faire un Mont Blanc la semaine prochaine avec mes deux amis d’enfance mais la météo ne s’annonce pas terrible. La dernière fois que j’y étais un ami me l’a annoncé le samedi pour le lundi… C’est d’ailleurs un peu ce qui m’ennuie maintenant dans l’ultra : devoir planifier et préparer un truc un an avant parce que sinon on a plus de place. Ainsi l’une de mes meilleures perfs en ultra je l’ai faite sur l’infernal 200km où je me suis inscrit une semaine avant et sans prépa particulière : juste parce que c’était à la maison et que c’était le bon moment. Je me verrais plutôt faire un ou deux grands itinéraires en ski de rando ou un truc en itinérance avec ma femme pour qu’on puisse partager de jolis moments en montagne. |
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