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Interview d'Olivier Comau (Oli Coaching)


Bonjour Olivier. Professeur d'EPS, diplômé d'un DESS "préparation physique et management" et d'un DEA "Condition de la pratique sportive", sportif confirmé présent sur de nombreuses courses de la région, peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours ?

[Olivier] Bonjour Nicolas et merci tout d’abord à toi et à toute "l’Alsace en courant" de m’accorder cette interview.

Oui j’ai allié sport et études tout au long mon parcours et maintenant j’allie sport et métier avec la même continuité et je conserve le même esprit: prendre du plaisir et en faire prendre.

Au niveau des études après un bac S, j’ai fait le parcours quasi complet à l’Ufr Staps de Strasbourg, licence, maîtrise, DEA (stage en labo au Centre Sportif Régional de Mulhouse avec D.Matter), DESS préparation physique (avec stage à l’INSEP), une année de thèse, boursier d’agrégation et finalement Capeps… ça en a fait des années, des rencontres et expériences !

J’y ai croisé de grandes personnes de la préparation physique et de la course à pied (Aubert, Hypolyte, Mercier, Vollmer, Quyntin, Flaction, Dufour, Billat, Gindre, Urtebise, …) qui ont chacune et chacun amené des pierres à l’édifice.

Sportivement j’ai commencé par la gymnastique (je suis passé par le Creps de Strasbourg), puis je me suis adonné au cyclisme (d’abord par le cyclotourisme puis avec le club de la vallée de Villé : La Steigeoise), ensuite j’ai eu une période combat et escalade. La course à pied (notamment en montagne) a été un fil conducteur, mais ce n’est que depuis 3 ans que je transpire, avec un dossard, sur les courses de la région et quelques courses dans alpes qui m’attirent (marathon du mont blanc, mountainmanrace, trail des aiguilles rouges pour cette année 2011).


Enfin pour dresser un tableau familial aussi je suis marié à Catherine, qui court aussi (récente finisher du BelforTrail) et j’ai 2 enfants : Arthur 4 ans et Mathilde 2 ans. Nous habitons au col du Kreuzweg, juste sous le champ du feu. L’environnement est idéal pour courir.

Après quelques années d'expériences dans le domaine de l'entrainement sportif, en 2011 tu décides de créer "Oli-coaching" et de te lancer dans le coaching sportif. Qu'est ce qui t'as donné envie de proposer ce service ?

C’est au 1/1/11 (au moins c’est facile à retenir pour moi) que j’ai lancé OLI-COACHING. C’est la suite assez logique de ce que je faisais déjà à mes amis et connaissances sportives pour les faire progresser. J’ai fait mes premiers plans d’entraînement, où mon père et moi-même étions cobayes, c’était en 1997… Ensuite j’ai entraîné des amis cyclistes que je côtoyais à l’UFR Staps. J’ai bossé quelques temps pour des coachs sur le web et j’ai obtenu mon capeps (pour être prof d’EPS en collège). J’ai donné des cours à l’université sur la méthodologie et les charges de travail à l’entraînement et j’ai croisé d’autres gens qui m’ont soutenu pour me lancer. Le statut d’auto entrepreneur m’a permis de légaliser une activité que je faisais depuis de nombreuses années.


Les olicoachés lors de la 1ère rencontre, le 6 novembre.
Ce qui m’a donné envi... c’est 1. Eviter le gâchis et les erreurs et 2. Mon envie de faire prendre du plaisir avec notamment une amélioration du potentiel.

Je développe :

- 1. La quête d’optimisation. Quand j’entraînais en gym, je ne supportais pas certains entraîneurs qui « kidnappaient » les gamins des heures durant pour des résultats médiocres. En course à pied, c’est un peu le même constat (avec une intégrité physique plus respectée quand même) : beaucoup de gens de la même manière gâchent temps et énergie. Ils vont courir sans contenu de séances. Mais ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit, il m’arrive aussi de faire des séances pour regarder le paysage… le souci c’est à long terme notamment en terme de motivation, de surentraînement et de monotonie (quand il fait moins beau, quand on est moins motivé, quand on ne progresse plus, quand on se fait mal, …) Et puis même dans ceux qui disent courir pour le seul plaisir, je pense qu’il y a peu de personne qui ne se satisferait pas d’une meilleure performance ou d’une arrivée dans un état plus frais. Et puis quand on sait courir vite on peut courir doucement !

- 2. Avec des séances plus ludiques, plus sympas, plus efficaces, moins monotones et moins traumatisantes, couplés intelligemment avec les habituels footings on peut « facilement » progresser. Alors pourquoi pas ?!

Olivier lors des Hauts de Turkheim
(Photo : alsace en courant)


Comment se déroule une séance ou un cycle de coaching avec toi ?

Il faut concevoir l’entraînement comme un processus à minima à moyen terme, en dessous d’un cycle de 6-8 semaines, je ne peux pas faire grand-chose sauf pour les gens qui sont déjà bien entraînés et pour lesquels il ne faut que jouer sur le pic de forme. L’idée est de proposer un plan individualisé qui prenne en compte un vécu sportif, des disponibilités (et les indisponibilités notamment causées par les obligations professionnelles), un ou des objectifs, que j’aurai analysé grâce à un questionnaire que le sportif me complète après la prise de contact. J’envoie un plan par semaine et idéalement l’ « olicoaché » a une montre cardio (le mieux avec GPS) et me transmet ses courbes à la fin de la semaine avec éventuellement un petit compte rendu de ses sensations. En fonction de la réponse cardiaque et du ressenti de l’athlète j’ajuste et je construis le plan de la semaine suivante. Nous communiquons par téléphone, sms, mails, facebook,…

Pour des séances en direct avec moi, il est possible pour les « olicoachés » de se rendre aux FIOC (Foulées Intersport Oli Coaching). Tous les 1ers et 3èmes samedi du mois à 9h30 au parcours de santé de Sélestat, c’est une offre gratuite. L’idée est de partager du temps, de la passion, de faire un peu de fractionné court, et d’échanger en action sur les divers thèmes : échauffement, pourquoi, comment et quels étirements, bobologie sportive, nutrition et sport,… et évidemment matériel sportif avec un conseiller du magasin Intersport Sélestat. C’est un projet que j’ai monté avec le magasin de sport « local » pour proposer un accompagnement à nos clients sur le terrain. En outre être « olicoaché » permet d’avoir des avantages en magasin.

Il est aussi utile de préciser que je ne me place pas en concurrence par rapport aux clubs, bien au contraire, je souhaite mon offre complémentaire. Je réponds aux individuels qui ne peuvent être présents aux horaires fixes d’une structure. Je peux proposer mes services éventuellement aux licenciés qui ont un projet précis et pour lesquels le club n’a pas le temps ou les moyens de construire un plan individualisé. Je me réjouis des premiers échanges constructifs avec les présidents de club dont je suis certains athlètes (CMC, ACCA, …). Ils ont cerné mon positionnement et je peux ainsi travailler avec sérénité en toute transparence.

Sur ton site, tu exprimes ta philosophie : "Trop de personnes passent de nombreuses heures à pratiquer mais le font aux sensations, aux habitudes. Le temps n’est pas gâché mais il peut être optimisé..." C'est vrai que beaucoup de personnes commencent avec un cardio, et au bon de quelques mois, le laisse dans l'armoire et cours à la sensation. Personnellement, je pars même parfois sans montre, sans itinéraire précis, pour vraiment me sentir libre et me laisser guider par mes jambes, mes sens... Peut-on progresser avec du fartleck et une sortie longue par semaine ? Ou faut-il vraiment ressortir son cardio et suivre un plan précis ?

Effectivement un cardio avec peu ou pas de repère ça ne sert pas à grand-chose, un garde-fou qui peut même être un frein à l’activité. Fonctionner avec un cardio sans connaître sa FCmax et sa FCrepos, c’est un peu comme connaître la vitesse à laquelle on roule mais pas la limitation en vigueur… Sans repères c’est une information qui peut vite devenir inutile. Et la formule d’Astrand (qui date de 1956) : 220-âge est un schéma statistique pour une population standard donc vraiment très peu utilisable sérieusement.

Et on peut et heureusement progresser avec du fartlek mais la gestion des charges à moyens et long terme est délicate et on peut tomber dans les travers du surentraînement même avec seulement 2/3 séances par semaine. Ce sont ces syndromes de fin de saison ou la lassitude s’installe, les gens ont l’impression d’être collé à la route, courir à la même vitesse que 3 semaines avant devient un combat sans nom… Et les baskets commencent à prendre la poussière.

En résumé avec un cardio et un plan précis on limite d’une part les risques de blessures et de surentraînement et on peut d’autre part viser une période de forme pour être bien sur des échéances fixées.

(Photo : DR)

Tu entraines Catherine Martin, championne international handibike, ainsi que des coureurs en rollers, comme Eric Weinbrenner, récent 2ème des championnats du monde vétéran. Une expérience avec des athlètes de haut-niveau, que tu proposes de partager avec des amateurs ou sportifs actifs.

Effectivement je continue à faire des bouts de chemin et de palmarès avec eux, et d’autres athlètes ont rejoint les rangs, je pense notamment à Quentin Stephan (second du dernier trail des Marcaires) du CMC, ou à Sébastien Spehler (vainqueur du 10km de Villé, d’Ottrott, multiple vainqueur de canicross) avec qui je regarde à long terme voire très long terme. Les athlètes de haut-niveau ont des facultés hors normes et le plan d’un sportif plus amateur n’est pas une déclinaison en miniature d’un plan de champion. Il reste des similitudes évidemment.

J’ai à cœur d’accompagner les gens dans leur projet et aussi (surtout ?) pour des sportifs moins rapides ! Je prends un plaisir fou à faire aboutir des gens à des performances sportives ; faire 4h ou 4h30 sur marathon est difficile et une performance extra pour certain. 4h à fond c’est plus dure à gérer que 3h pour quelqu’un qui peut valoir 2h45 ! J’ai quelques exemples qui me viennent pour des olicoachés coureurs à pied :

- Frédéric qui avait pour projet de perdre 10kg en 1 an et de faire quelque chose majeur en course à pied : objectif réussi et il a bouclé le marathon du mont blanc et le belfortrail dans une belle tenue ! et avec l’envie de continuer !
- Eric, athlète expérimenté de l’ACCA, qui m’a fait confiance pour 14 semaines de préparation pour faire les templiers, il passe sous les 10h, ce qui est un vrai exploit !
- Ludovic, Hélène qui ont pris un plan pour boucler leur premier marathon (4h20 et 4h14) pour des gens qui courraient maxi 1h-1h15 avant.
- Caroline qui passe de 4h49 à 4h13 sur marathon, Bertrand qui passe de 4h06 à 3h57.
- Nicolas qui gagne 3’ sur semi (1h21 contre 1h24 !) en 10 semaines.


En ce moment j’ai des athlètes qui prépare la Pierra Menta 2012) et le marathon de New-York 2012 !

Catherine Martin lors des JO de Pékin en 2008
(Photo : DR)



Sur les Crêtes (Photo : alsace en courant)
Tu as pratiqué de nombreux sports, allant de la gymnastique à la course à pied, passant par l'escalade, le ski et le cyclisme. Le coureur à pied pratique se limite bien souvent à son seul sport, ce qui peut me semble-t-il affaiblir l'équilibre et la musculature générale et provoquer des blessures. Quels sont tes conseils et ton expérience ?

Ah oui j’en ai même un profil atypique et quand je regarde les coureurs à pied, je me trouve « tassé » (rires). Effectivement les pratiques croisées sont une bonne manière de concevoir une pratique équilibrée. A long terme c’est un pari payant, même si souvent le coureur à pied a l’impression de perdre son temps quand il est sur un vélo. (L’inverse est souvent pire et les courbatures orchestrées font oublier plein de bonnes intentions). Alors comme conseil n’ayez pas peur de toucher à autre chose ! Pour les périodes de transition sans compétition, elles sont adaptées à des cycles de renforcement général (ceinture pelvienne notamment, gainage en vulgarisant). Il ne faut pas perdre de l’esprit qu’il y a transmission de force entre le pied et le reste du corps, alors quand c’est mou c’est pas … optimal.
De plus en plus de coureurs font appel à tes services. On voit d'ailleurs quelques T-shirts techniques rouges avec le sigle "Oli-Coaching". Quelle est la démarche à suivre pour un coureur intéressé par ton coaching ?

Oui c’est vrai et je dois dire que je suis très heureux d’accompagner de nombreux coureurs et coureuses. La satisfaction est grande quand les projets sont connus, construits et ambitieux. Effectivement les tee-shirts rouges permettent aux « olicoachés » de se reconnaître et par essence s’ils me font confiance, c’est qu’ils adhèrent au projet, alors ils sont supports de la petite entreprise. Ils sont ainsi mes meilleurs ambassadeurs !

Mon site internet www.oli-coaching.com est le portail pour rentrer en contact, ou directement par contact@oli-coaching.com. Les pages facebook permettent de suivre les actualités des courses et de me contacter également www.facebook.com/olicoaching, et www.facebook.com/profile.php?id=100002853714528

Les gens qui prendraient contact pendant les vacances de Noël et qui commenceraient le 9/1/11 auraient 10 semaines pour préparer le circuits des grands crus ou le trail du petit ballon, organisé par Eric Millet et son équipe du PCA Rouffach, c’est un projet sympathique et une bonne idée pour reprendre la saison après la période des fêtes. 4 semaines plus tard c’est le marathon de Paris. Alors à vos baskets, 2012 est là, Oli-coaching peut vous accompagner.

Interview réalisée par Nicolas Fried.


1ère rencontre Olicoaching - 6 novembre 2011 - Col du Kreuzweg - Villa Mathis




Photos : Nicolas Fried.


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