[ L'Alsace en courant ] : Champion de France de cross-country junior en 2004, spécialiste du 3000m steeple (2x champion de France National), le public alsacien a pu découvrir tes talents de coureur l'an dernier à Brumath lors des interrégionaux de cross. Peux-tu te présenter en quelques mots ?[ Antoine ] : J'ai 24 ans et je suis licencié à l'A.O.Nivernaise à Nevers, ville où je réside également. Je travaille au service économique et relations extérieures de la Mairie de Nevers, j'ai pour mission l'organisation et la coordination d'animations et d'événements dans l'hypercentre. Grâce à mon employeur, et depuis le 1er janvier dernier, un partenariat a été mis en place avec des plages horaires flexibles afin que je puisse m'entraîner et partir en stage. En aparté je suis aussi pigiste au "Journal du centre" du groupe centre France, je commente les "directs live" des manifestations sportives (Football et Rugby). |
En effet, les spectateurs ont pu assister à une belle bagarre, puisque Georges m'a mené la vie dure cette année! En pleine préparation pour le semi-
marathon de Paris (7 mars), j'avais moins de repères, et les appuis avec la neige étaient très difficiles, j'ai couru sans prendre de risques et
j'ai attendu les 3 derniers kilomètres pour produire mon effort. Je suis content d'avoir conserver mon titre, c'est mon 7 iéme toutes catégories!
Sans la participation de Driss (El Himer) et de Bob (Tahri) il y a plus de place dans la course sinon ce serait plus compliqué ! (rires)
Cet hiver je n'ai participé qu'à 3 cross, j'ai remporté le cross National de Nevers, les Inters et j'ai pris la 20ème place du cross Ouest France.
J'ai battu mon record sur 10km (29'34) et pris la 13ème place du Semi-Marathon de Paris en 1h07'03.
C'est une saison satisfaisante, mais elle reste moyenne, je dois faire beaucoup mieux pour assouvir mes objectifs.
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Interrégionaux de cross 2010 à Bitche. ©Photo : C. Fried |
Oui sincèrement, en Ethiopie "personne pète plus haut que...", tout le monde serre les dents à l'entraînement, c'est le meilleur et surtout celui qui aura
le plus de chance qui s'en sortira. Un éthiopien de 16 ans pieds nus, peut "régler" tout le monde au France de cross sans aucun problème, il faut être là-bas
pour le voir.
Après, pour avoir vécu quelques temps là-bas, je ne pense pas qu'un éthiopien serait heureux plus de 2 jours à Paris... il souhaiterait prendre le prochain avion pour retourner en Ethiopie ! Vivre son quotidien, finalement lui convient (à un certain degré). Tout le monde a le sourire, ici quand on est à 200 euros de découvert on gueule, moi le premier! (rires). Ensuite on relativise un tas de choses. Je pense qu'en athlétisme il faut se remettre en question constamment, c'est important pour progresser, pour ne jamais se relâcher, surtout mentalement. Cette faculté n'est pas donnée à tout le monde. J'ai la chance d'avoir passé un peu de temps aux côtés de Bob Tahri l'année dernière, il est aussi fort dans sa tête que dans ses jambes, c'est une force de la nature, il ne laisse rien au hasard, ça régularité est exceptionnelle, et il a su resté simple et abordable tout en protégeant les siens. Et même en ayant le pouvoir de faire toutes ces choses, y arriverait-on? J'aurais aimé avoir un grand frère comme lui. C'est un modèle. |
©Photo : N. Fried |
©Photo : N. Fried |
Oui bien sûr ! il est difficile d'exercer dans l'ombre, la reconnaissance fait partie de l'accomplissement d'un homme. J'ai la chance d'avoir toujours
eu un soutien extraordinaire, que ce soit de par ma famille, mes amis ou encore mes partenaires, fidèles, même dans les moments les plus pénibles...
c'est pour cela aussi que, quand on rebondit, on a envie de rendre la pareille, et le seul moyen d'y parvenir est de courir vite, très vite!
Ce soutien est aussi très important afin de garder la tête froide à certains moments quand l'humilité nous échappe... un bon recadrage de temps en temps
ça fait pas de mal! (rires).
Le blog du "journal du centre" est intéressant, surtout pour le "hors stade", il permet un échange entre tous les CSP qui pratiquent la course à pied, du PDG qui court 50 min par semaine au coureur assidu. C'est la force de ce sport, la mixité. |
Interrégionaux de cross 2008 à Brumath - ©Photo : N. Fried |
Certes, statistiquement peut être, mais quand on se sent prêt je pense qu'il n'y a pas d'âge. Après cela reste tout de même une épreuve très difficile.
Depuis ma prise en charge par Philippe, nous vivons une relation fusionnelle, il est devenu ma force, un maillon indispensable, il a su donner un sens
à mes foulées et me faire aimer l'ambiance populaire de la course sur route. Grâce à tout ça et à son vécu j'ai choisi, naturellement, l'orientation du
macadam, jusqu'à son épreuve reine: Le Marathon. Je n'ai jamais été un coureur très rapide, hors cela est indispensable sur la piste, moins en cross,
donc avec du travail, le type d'effort en endurance me convient beaucoup mieux. Reste à modifier ma foulée aérienne, car avec les kilomètres je souffre
beaucoup des cuisses et des mollets, je dois apprendre à courir en économie, c'est une des clés sur cette distance.
Pour le semi de Paris, je suis satisfait de cette première expérience, même si comme on dit: "ça fait toujours bizarre la 1ère fois! (rires) " je suis parti beaucoup trop vite, j'ai été emporté par l'émulation de l'événement (2'50 au 1er km et 14'45 au 5km) donc forcement le bâton est monté très haut et quand il est redescendu... aie ! j'ai fini tout seul et dans le dur, mais je ne regrette pas mon choix, je me suis fait plaisir et on ne reprochera jamais à un athlète d'avoir envie, après reste à trouver le juste milieu. j'ai beaucoup appris en une course, je sais comment je devrais courir la deuxième (sur semi à Metz le 25 avril prochain). Pour finir je suis content du statut de "1er Européen" mais il faut relativiser grandement cette performance car tous les meilleurs athlètes français se trouvaient aux France de cross le même jour. |
Vous avez là 2 grands champions! doués de qualités différentes.
Honneur aux anciens comme on dit (rires), je vais commencé par Samir, je l'ai rencontré à Nice à l'occasion de la Prom'Classic il y a un peu plus d'un an,
on se connaissait seulement de réputation, c'est une personne qui a le coeur sur la main et qui a su se faire un (autre) nom dans la course à pied,
car avec un frère comme Mehdi cela ne doit pas être toujours facile d'évoluer dans un sport identique. J'ai beaucoup de respect pour Samir, j'espère
qu'il ira au bout de ses rêves et surtout qu'il continu à nous faire partager sa joie de vivre et sa bonne humeur.
Pierre, Pierrot ou encore La Jonche ! ;) mon dieu qu'il est doué ! 1h01 au semi, vous vous rendez compte ! avec de supers records du 1500m au 10000m ! c'est un athlète très complet, il est capable du meilleur comme du pire... je l'ai rencontré cette année au stage au Portugal, on a passé une semaine fabuleuse, nous avons un tempérament identique donc le courant est très bien passé entre nous. on s'appelle régulièrement. |
©Photo : N. Fried |