En Alsace, nous t’avons vraiment découvert en 2007, lors de ta victoire au Grand-Ballon. Ce n’était pas ta première participation et tu avais déjà un beau palmarès à ton actif. Peux-tu revenir sur ta jeune et déjà riche carrière de coureur en montagne ?Je pratique l’athlétisme depuis l’âge de 14 ans. J’ai commencé par pratiquer le cross et la piste en cadet et junior puis je me suis tourné vers le hors stade et plus particulièrement vers la course de montagne à partir de junior. J’ai porté pour la première fois le maillot bleu en 1999 pour le trophée mondial junior en Malaisie aux cotés de mes amis Manu Meyssat et Ivan Bizet où nous avons décroché la médaille d’argent par équipe. Ensuite les années espoir ont été, comme pour beaucoup, difficiles. En 2000 pour le France au Grand Ballon j’avais terminé autour de la 45ème place. Dès ma première année sénior en 2003 j’ai renoué avec la sélection nationale pour le mondial en Alaska où j’ai pris la 25ème place. Aujourd’hui je compte 10 sélections en équipe de France et un titre de Champion de France en 2007. Mes meilleurs résultats internationaux sont une médaille de bronze aux Europes 2006 – 5éme en 2008, 12ème au mondial 2005 et 14ème en 2007. J’ai remporté le challenge National en 2006, 2007 et 2008. |
Photo : Hervé Seux, Championnat d'Europe 2008 à Zell am Harmersbach (DE) |
C’est en effet une région propice à la course nature. On est en moyenne montagne entre 500 et 1200m d’altitude. Alors certes nous n’avons pas les
dénivelés alpins ou pyrénéens mais cela suffit pour bien se préparer car ici les montées succèdent aux descentes et vice versa. C’est un terrain
de jeu idéal au milieu des forêts et des ruisseaux.
Il y a en effet de belles courses nature, il est difficile d’en sortir du lot mais les plus connues sont le trail du Pilat, courir pour des
Pommes ou le défi Vellave. Mes coups de cœurs sont "les sentiers de Cotatay" en septembre organisés par mon club, une course nature de 16km, et
la course "entre sentiers des Druides et chemins de Marcoux" dans mon village natal de Tence le 12 septembre prochain avec un 24 et un 11km.
Depuis l’an dernier tu viens régulièrement nous rendre visite, à la fois sur le Grand-Ballon, mais aussi, un peu plus tôt dans la saison, sur le Trail du Petit-Ballon, que tu as remporté 2 fois sur 2 participations (avec le record). L’Alsace et le massif Vosgien te réussissent plutôt bien. Qu’apprécies-tu chez-nous ?C’est vrai c’est une région où je viens souvent car j’apprécie ces montagnes vosgiennes moins escarpées que les Alpes ou les Pyrénées mais tout aussi sauvages et authentiques, ces forêts luxuriantes, ces vignes, ces ballons dégagés. Je trouve que ce qui fait le charme de cette région c’est cette diversité. Et puis à chaque fois les organisations sont bien rodées, il y a beaucoup de monde, l’ambiance est chaleureuse, chaque fois c’est vraiment un plaisir de revenir. |
Montée du Grand-Ballon 2008 |
Trail du Petit-Ballon 2009 |
C’est vrai que j’ai vraiment démarré le trail dans le but d’une préparation foncière générale en 2007 et ça m’avait bien réussi au cours de
la saison. Le trail permet de faire du volume dans une discipline qui se rapproche beaucoup de la course de montagne et c’est ce qui me plait
avant tout. De plus c’est la discipline très en vogue de ces dernières années, beaucoup plus connue que la course de montagne donc j’ai trouvé
que c’était une expérience à tenter.
Cette année j’ai fait un peu plus de trail que les années précédentes, jusqu’à mi-avril et c’est vrai que je manque encore un peu de rythme en ce début de saison de montagne mais j’ai ainsi acquis une bonne base pour les gros objectifs qui se situeront plutôt dans la deuxième partie de la saison. De toute façon il est impossible de mener 2 saisons (trail et montagne) de front à haut-niveau donc il est évident qu’il faut faire des choix. Cette année je donne encore la priorité à la course de montagne, d’une part car j’estime que je suis encore jeune pour le trail et d’autre part car je pense encore pouvoir réaliser de belles choses en course de montagne. Après pour les saisons futures, je ne sais pas encore, quand on voit le peu de reconnaissance de la fédération pour la course de montagne et envers des athlètes qui s’investissent comme des pros (sans le salaire), et les sponsors qui tirent vers le trail, ça demande réflexion ! En tout quelle que soit l’orientation je prends du plaisir dans les deux disciplines et c’est bien l’essentiel. |
Cette année tu termines 4ème au Grand-Ballon, derrière Wyatt, Meyssat et Krupicka. Tu nous as fait vivre une belle lutte au sommet avec Edouard Burrier. Comment s’est déroulée la course pour toi ?Disons que nous nous sommes rapidement retrouvés tous les 5 en tête de course puis quand Manu a forcé un peu l’allure avec Kupricka nous avons du nous résoudre à laisser partir les hommes forts. Ensuite Edouard a été décroché et nous l’avons rejoint après Altenbach. Jusqu’au sommet nous nous sommes livrés une belle bataille, lui essayant de me décrocher avant la descente finale où il se savait peu à l’aise et moi en m’accrochant lors des accélérations. Finalement je suis assez content de cette 4ème place dans ce contexte très relevé car il me manque encore du rythme avec ces derniers trails. Et puis cette course revêtait un caractère particulier après le décès tragique de Sigolène. C’était très important pour nous tous d’être présents par amitié et soutien pour Jean-Alain. Le coté humain a pris le pas sur le coté sportif. |
Montée du Grand-Ballon 2009 |