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Interview de Jean-Marc Discher (31 octobre 2008)


L'Alsace en courant : 13ème aux championnats de France de course en montagne, champion d’Europe (M35) du 3000 steeple en Slovénie en août dernier et une nouvelle victoire au trophée des Vosges (3ème d’affilée). Quel bilan tires-tu de cette année 2008 ?

Jean-Marc Discher : Ce bilan est bien sûr positif. En janvier, c’était la reprise pour moi après 4 mois de galères diverses. J’espérais bien rattraper mon retard pour les échéances nationales que sont le Grand Ballon ou les championnats de France. L’objectif N°1 était une sélection aux championnats d’Europe à Zell am Harmersbach en Forêt Noire voisine. Le N°2 : les championnats d’Europe M35, en montagne tout en essayant de gagner le trophée des Vosges pour la 3ème fois.
Trop peu de préparation et d’autres soucis physiques m’ont empêché de décrocher une nouvelle sélection. J’étais très déçu même si 13è c’est pas mal vu la densité qu’il y a en France. C’est aussi ce jour-là que l’on a décidé avec mon entraîneur (Henri Buyssens) de faire les Europe M35, mais non en montagne, mais sur 3000Steeple. C’était une belle expérience, avec la Marseillaise en prime...

Le Trophée des Vosges fait parti de mes objectifs depuis 2005. C’est important pour moi, pour honorer mon sponsor, découvrir le massif. J’aime l’ambiance conviviale qui y règne. Il est reconnu par les instances fédérales de la montagne.


On a découvert cette année de nouveaux coureurs, comme Grégory Schmitt qui gagne les crêtes et fait 2ème du trophée, Olivier Miclo, 16ème des championnats de France ou bien encore Brice Donischal qui confirme ses talents sur les courses du trophée longues distances. La concurrence sera rude l’année prochaine ?

Il y avait une belle densité cette année sur le trophée à l’instar des 2 années précédentes, et c’est très bien comme ça ! Grégory a été impressionnant cette fin de saison. Il a de grandes qualités physiques, psychologiques mais également humaines. Olivier n’a pas eu de chance avec sa contre performance des Crêtes (peut-être un peu jeune pour ce type d’épreuve) sinon il aurait été redoutable pour la victoire finale, d’autant que je n’avais peut-être pas les moyens de le contrer. Il a été impressionnant au Frenz.
Tout deux ont encore de grandes marges de progression.
Brice confirme ses qualités, mais il y a aussi Gilles et sa grande expérience, Hervé, Arnaud, sans parler d’autres adversaires susceptibles de venir jouer les 1er rôles et il faudra batailler la saison prochaine pour conserver le trophée. Et tant que l’on a pas fait ses 6 courses on n’est pas classé ! ! ! c’est déjà un premier obstacle.


Deux trails sont à présent au programme du trophée. Un troisième devrait se rajouter en 2009, d’autres veulent y entrer. Que penses-tu de cette nouvelle discipline ? Quelles sont pour toi les différences par rapport aux courses de montagne ? Y viendras-tu un jour ?

Si je me place au niveau des instances internationales, il existe des championnats du monde de montagne (entre 10 et 15 km avec environ 1000/1500 m de dénivelé) et de longues distances (marathon ou +). On distingue deux choses. Ce qui sépare le trail de la course de montagne, c’est donc bien la distance ou la durée d’effort. Le choix se fait en fonction de ses propres capacités ou du défi que l’on se propose.
Le trophée des Vosges s’intitule « Challenge des courses de montagne dans le massif vosgien ». Il doit alors convenir à tout type de coureur. Mais il faut que les différents adversaires puissent s’affronter un moment durant la saison et pas que l’un ne fasse que les trails et l’autre les distances plus courtes.
Pour ma part, je ferais sans doute un jour si Dieu le veut du trail, mais aujourd’hui je ne veux pas me disperser et c’est également pour cette raison que je n’ai encore jamais fais les 33 km des Crêtes. Il faut une grande préparation foncière pour ce type d’épreuve afin de ne pas finir sur les rotules ou de se « casser ».


Une nouvelle course de montagne va être créée l’année prochaine à Walscheid à ton initiative. Elle sera inscrite au Trophée dans la catégorie longue. Peux-tu nous en parler ? Qu’est-ce qui t’as poussé à organiser cette course ?

J’habite une belle région vallonnée qui fait partie du massif vosgien. Je me suis dit qu’il fallait partager ces beaux paysages avec d’autres personnes, que les Vosges c’est pas seulement le 68, 88 et 67 mais aussi le 57. Le deuxième objectif est de découvrir la richesse historique et culturelle du site, d’impliquer mes élèves au travers d’un projet d’arts plastiques, d’animations hors course. Le village de Walscheid s’est imposé à moi pour toutes ces raisons, pour le soutien de son maire et de l’association locale. De plus ce sera le 1er championnat de Moselle de la montagne de l’histoire de l’athlétisme Lorrain.


Ton plus beau souvenir de course ?

Ma 2ème place des championnats de France de montagne à Courchevel en août 2006 et la joie de pouvoir ensuite porter le maillot national au trophée mondial en Turquie. C’était un rêve que je ne pensais jamais réaliser, faire un podium national sans se doper ! Je me suis dis que tout n’était pas si noir à haut niveau et que le travail et l’investissement payaient encore.


Quels sont tes objectifs pour l’année prochaine ?

Je vais m’entraîner dur pour tenter de me sélectionner aux Europe de montagne en Autriche et pourquoi pas au trophée mondial. Il y aura pour cela les premières courses du trophée en mars mais surtout le Grand Ballon et les championnats de France de Luchon en juin. Avant cela, les régionaux et inter de cross court dans la préparation foncière (environ 110km/semaine en janvier).
En août, je serai peut être aux championnats du monde vétéran M35 en Finlande sur steeple.
Merci déjà à Isabelle, mon épouse, qui accepte mes absences. Romain, Marie et David mes enfants sont peut être moins compréhensifs, mais à mes retours on prendra alors du temps ensemble.


Le mot de la fin ?

Je fais des projets, j’ai des objectifs mais Dieu seul est maître de mon destin. C’est Lui qui m’a donné les qualités physiques et c’est aussi Lui qui m’arrête quand il veut me rendre attentif sur d’autres points importants de la vie. Le sport est quelque chose de chouette qui porte de nombreuses valeurs, procure des émotions mais ce n’est pas essentiel. Pour moi l’essentiel c’est Jésus et je veux le partager tout comme ces 2 passages de la Bible.

« Les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles »
« Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. »



Merci Jean-Marc de nous avoir accordé cette interview. On te souhaite bonne continuation et à l'année prochaine...

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